Vous n’êtes pas sans remarquer que certains bébés ont un crâne asymétrique.
Le positionnement in utero peut parfois influencer cette forme ; L’activité privilégiée de certains muscles peuvent créer un torticoli; l’enfant gardera sa tête dans une position préférentielle et l’appui crânien se répercutera toujours au même endroit.
Nous savons que la boîte crânienne du nourrisson est malléable et que les sutures osseuses (fontanelle par exemple) ne sont pas encore solidifiées. Le résultat est que le crâne, par l’appui de la position de couchage sur le dos essentiellement recommandée, risque de s’aplatir. Dans ce cas de figure-ci, de façon asymétrique, c’est-à-dire en diagonale.
Le matériel de puériculture va favoriser cet inconvénient par un plan d’appui trop dur (maxi cosy) ou va alors emprisonner le bébé dans un matelas trop souple comme dans un moule, empêchant les mouvements naturels de la tête. Les réducteurs de tête agissent aussi comme un cocon dont l’enfant ne peut, à un certain moment, plus sortir.
Un autre cas de figure est l’aplatissement postérieur du crâne de l’enfant. Durant les tous premiers mois de vie et, qui plus est si l’enfant est bien dodu, le couchage sur le dos, par le poids de la tête, surcharge une même zone d’appui et un méplat apparait à l’arrière de l’os. L’arrondi du crâne se perd et, de par là-même, la mobilité.
Que faut-t-il faire alors pour prévenir ces déformations et maintenir les mouvements de la tête tout en évitant les risques de mort subite du nourrisson ? Un nouveau-né est regroupé sur lui-même et tient très facilement sur le côté. Cette position peut s’alterner à gauche et à droite à chaque tétée (sauf recommandation particulière en cas de torticolis). Le bébé peut profiter du couché latéral jusqu’à +/- 4 mois. Et, tant qu’il ne roule pas sur le ventre, il est aisé de le caler dans un coussin prévoyant un grand prisme pour soutenir son dos et un plus petit à l’avant. L’avantage de ce couché est de répartir les surfaces d’appui, entre autres sur les hanches et les genoux.
S’il est vrai qu’on peut favoriser la position fœtale avec du matériel de puériculture jusqu’à environ 3 mois, n’oublions pas que c’est couché sur un matelas pas trop ferme qu’un bébé à terme est le mieux. N’hésitons pas non plus à lui proposer le parc dès que possible ; bébé est à l’abri, stimulé, sur une surface plate lui permettant de bouger dans tous les plans à la vitesse de son évolution.
Quant au maxi-cosy, particulièrement utilisé comme siège de transport, c’est un mal du siècle. Ne devrait-on pas limiter les déplacements automobiles de bébé quand il est fort petit et privilégier les promenades en landau qui offrent tous les avantages du couché latéral ?
Chacun sera juge…
Haptissement bien,
Colette Naveau, kinésithérapeute – chaînes GDS – accompagnement de l’enfant selon GDS