La période du post-partum est une période plus qu’intense ! C’est un bouleversement total, qu’on se le dise… !
Devenir mère n’est pas de tout repos… Après l’accouchement, il y a des grands changements au niveau corporel, mais aussi au niveau psychique. Il n’y a pas que bébé qui nait lors de l’accouchement, la femme devient également mère, elle « se met au monde » dans une nouvelle version d’elle-même, comme ça se fait dans chaque grande étape de vie. Ce qui est difficile ici, c’est que cela se fait en s’occupant en même temps d’un petit être immature et en demande quasi constante. Autant dire qu’on n’a plus une minute pour soi, pour se retrouver, et ça se révèle parfois bien compliqué ! En effet, les mères (et les pères/coparents aussi d’ailleurs) ont été peu préparés à cette période de vie chaotique. Ils sont donc souvent débordés par les vifs besoins de leur nouveau-né, et c’est normal.
On entend de plus en plus souvent parler de « quatrième trimestre de la grossesse » pour englober cette période de l’après-naissance et tout ce que cela implique (importance du tissage du lien maman-bébé, transformation du corps mais aussi de l’esprit de la femme, découverte du couple parental, …). Bébé qui a été porté, nourrit, protégé, bercé pendant 9 mois dans le ventre de maman aura besoin que cela se prolonge dans l’après, dans ce milieu extra-utérin qu’il découvre en étant encore lui-même totalement immature et extrêmement dépendant. Il en dépend de sa survie et de son bon développement… Au-delà de ses besoins de nourriture, le nouveau-né a en effet besoin d’être nourri de présence, de sensations et d’interactions. Il sera donc normal de le bercer de longs moments, de le faire dormir contre soi, de répondre à ses nombreuses demandes, … au moins les 3-4 premiers mois. Et non, on ne donne pas de « mauvaises habitudes » à son bébé, comme peuvent encore malheureusement le penser trop de personnes, dont des professionnels de la santé ! Il est primordial de ne pas laisser pleurer bébé pendant une longue période, sous peine d’impact négatif sur son développement.
Les professionnels de la périnatalité n’insisteront jamais assez sur l’importance du soutien de l’entourage dans cette période clé et en même temps si fragile à la fois. En effet, tous les parents, face à l’arrivée de leur bébé, ont besoin d’être entourés et soutenus, non seulement pour pouvoir être disponibles auprès de leur tout petit, mais aussi pour préserver leur couple.
Combien de fois, en consultation, n’ai-je pas entendu des patientes me dire « J’aurais tellement aimé qu’on me prévienne avant, je n’imaginais pas que ça allait être aussi dur, aussi intense, j’ai l’impression de me perdre dans ma maternité, pourtant je l’aime cet enfant… ». Souvent, les mamans, étant en « congé » de maternité, n’osent pas demander de l’aide, se sentent coupables de ne pas y arriver et s’épuisent. Pourtant, si l’entourage était un peu plus présent, un peu plus soutenant (sans pour autant se montrer intrusif), ne fut-ce qu’en apportant quelques bons petits plats préparés, en proposant de garder bébé quelques heures pendant que maman se repose ou que le couple souffle un peu, … cela permettrait aux parents d’être encore plus disponibles pour leur bébé dans l’après.
Futurs et jeunes parents, permettez-vous donc de missionner votre entourage afin de créer cette tribu bienveillante et soutenante autour de vous. Parce que oui, l’arrivée d’un bébé n’est pas qu’un long fleuve tranquille, et qu’« il faut tout un village pour élever un enfant » !
Haptissement vôtre,
Céline Timmermans, Psychologue clinicienne et psychothérapeute, spécialisée en périnatalité