Peut-être avez-vous déjà entendu parler du concept de Tenségrité ? Non ?
Il s’agit du terme qui désigne un système auto-contraint. C’est-à-dire une structure constituée d’éléments rigides mis en tension par des éléments souples.
C’est donc un système qui est entièrement connecté même si chacune des structures ne se touche pas.
Tout ça parait très mécanique et pourtant le corps humain lui-même est un système tensègre. Et ce surtout grâce aux structures appelées « fascia ». Le ou les fascia(s) peuvent être visualisés comme une grande nappe formant des couches et englobant chaque élément du corps humain allant de la tête aux pieds et de dedans en dehors. Ainsi chaque partie du corps est entourée de fascias et tous ces fascias sont connectés entre eux. De ce fait il n’y a jamais d’interruption/de déconnexion entre les différents tissus. En effet, tous s’articulent entre eux afin d’atteindre une harmonie tissulaire et de constituer une fonction parfaite.
Le fascia est, pour nous ostéopathes, un outil diagnostique et thérapeutique extrêmement important. Non seulement il nous permet de comprendre comment le corps humain fonctionne, mais il nous permet également d’identifier la base du tissu dysfonctionnel.
Par exemple, d’une dysfonction de la cheville peut se succéder un mécanisme d’adaptation/de compensation qui pourrait donner lieu à des douleurs ailleurs (lombalgie par exemple). Etant donné la connexion tissulaires une dysfonction à tel endroit pourra se répercuter ou avoir des conséquences à tel autre endroit. Le fait de se mettre en “ écoute tissulaire” au niveau des fascias nous montrera non seulement la zone de tension primitive mais aussi le zone « d’appel » la plus importante.
En plus d’être un tissu connecté, le fascia est un tissu naturellement adaptatif. En effet, s’il se trouve dans une zone de contrainte il va se densifier pour apporter du soutien. Si – par contre – il est dans une zone mobile, il va se fluidifier pour favoriser les glissements. Le fascia nous aide donc dans le cadre de notre adaptation à ce qui nous entoure et dans le cadre de l’utilisation que l’on fait de notre corps.
Néanmoins, il est important de savoir que les « excès adaptatifs » peuvent être néfastes pour le bon fonctionnement de l’organisme. Ainsi des études (celle du DR. Schielp par exemple) ont démontré que les étirements, les massages, l’acupression, l’acupuncture, le rolfing et l’ostéopathie renouvellent la réserve d’eau dans le fascia et donc permettent de maintenir une bonne élasticité et de prévenir ses excès.
En outre, tous les trois jours (en moyenne) et ceci afin de garder une bonne « adaptabilité« , il est conseillé de faire une activité physique de haute intensité. C’est-à-dire qu’il faut viser une augmentation de la chaleur du corps et véritablement suer. Ceci même durant un court laps de temps (corde à sauter – spinning).
A.T.S. « Je ne connais aucune partie du corps égalant le fascia comme terrain d’investigation. Au fur et à mesure que l’étude du fascia sera poursuivie, je crois que de fructueuses pensées apparaitront à l’œil de l’esprit, plus ici que dans n’importe quelle autre partie du corps.
Toutefois, chaque partie est, là où elle se situe, toute aussi grande et utile que n’importe quelle autre. Aucune n’est inutile ».
Haptissement bien, Jérôme Godeau, ostéopathe D.O.